« La confrérie des insectes », ces scientifiques indépendants qui enquêtent sur la disparition des abeilles
« Et le monde devint silencieux »
Tel est le titre d’un ouvrage publié conjointement par le Seuil et Le Monde, jeudi 29 août. Soustitré
« Comment l’agrochimie a détruit les insectes », il prolonge les enquêtes que nous avons
publiées sur l’impact des insecticides néonicotinoïdes sur les insectes non cibles, notamment
les pollinisateurs. Depuis leur introduction, dans les années 1990, les trois quarts de la quantité
d’insectes volants ont disparu des campagnes d’Europe occidentale. Le livre décrit la façon
dont l’industrie des phytosanitaires s’est employée à faire douter de l’impact collatéral de ses
produits sur les insectes non ciblés. On voit à l’œuvre les stratégies inspirées de l’« ingénierie
du doute » développée par l’industrie du tabac dans les années 1950 et reprise depuis par les
officines climatosceptiques. Mais on y découvre aussi des scientifiques indépendants qui,
depuis une décennie, avec des moyens dérisoires, documentent et alertent sur la catastrophe en
cours.